Mai 68

Mai 68

Il était une fois… Mai 1968

Tout commence le 22 mars 1968 à la faculté de Nanterre. Certains étudiants, de la mouvance d’extrême-gauche, dénoncent l’institution universitaire qu’ils considèrent comme le symbole de la société capitaliste et à laquelle ils reprochent un enseignement trop traditionnel. Ils décident de passer aux actes. Menés par Daniel Cohn-Bendit, bientôt surnommé "Dany le Rouge", ils créent le Mouvement du 22 mars et commencent par occuper la salle du Conseil pour protester contre l’arrestation deux jours auparavant d’étudiants ayant participé à une manifestation contre la guerre du Vietnam.

La révolution en marche…

2 mai, plusieurs étudiants identifiés comme étant les meneurs du Mouvement du 22 mars sont convoqués le 6 mai devant la Commission des affaires contentieuses et disciplinaires de l’université de Paris. À la Sorbonne, les étudiants occupent un amphithéâtre. Le soir même, le doyen de Nanterre décide de fermer le campus jusqu’à nouvel ordre, espérant ainsi tenir jusqu’à ce que les examens prévus quinze jours plus tard ramènent le calme.

Mais, dès le lendemain, tout le Quartier latin est en ébullition. Plusieurs meetings sont organisés, dont l’un à la Sorbonne. Les étudiants appellent à une grande journée de protestation le 6 mai. Les autorités universitaires tentent de faire évacuer les lieux. Les forces de police affluent en nombre. Les protestataires sortent pacifiquement, mais plusieurs sont arrêtés. La situation dégénère en fin d’après midi, et des affrontements éclatent entre militants d’extrême-gauche et CRS.

Le contexte politique de l’époque

Le général de Gaulle ne perçoit pas tout de suite la menace, il considère le mouvement comme un chahut d’étudiants. Il opte donc pour la répression. La journée du 6 mai est marquée par de violents affrontements. Plus de 400 personnes sont arrêtées.

La répression suscite immédiatement la solidarité des étudiants. Dans la nuit du 10 au 11 mai, manifestants et CRS s’affrontent à nouveau. Des barricades font leur apparition. Des cocktails molotov et des pavés volent en direction des forces de l’ordre. On dénombre de nombreux blessés et de nouvelles arrestations. Le Premier ministre Georges Pompidou tente l’apaisement, mais la tension ne diminue pas. Le 13 mai, les syndicats ouvriers déclenchent une grève générale et descendent dans la rue. Les manifestants dénoncent la société de consommation et le chômage. Dès le 16 mai, une cinquantaine d’usines sont occupées et, cinq jours plus tard, on dénombre deux millions de grévistes, dans le secteur privé et le secteur public (il y en aura près de neuf millions le 25 mai). Le pays est totalement paralysé. Dans la rue, les slogans, fleurissent sur les murs. "Sous les pavés, la plage !" ou "Il est interdit d’interdire !"

Georges Pompidou invite les syndicats à venir rencontrer ses équipes et le patronat au ministère des Affaires sociales, rue de Grenelle. Deux jours et deux nuits de négociations, aboutissent le 27 mai à la signature d’un protocole d’accords : les "accords de Grenelle". Syndicats et patronats se sont entendus pour une revalorisation des salaires et l’augmentation de 35% du SMIG, mais la grève continue néanmoins.

Souvenirs et anecdotes

Le 29 mai, le général de Gaulle effectue un voyage secret à Baden-Baden (Allemagne) pour discuter avec le général Massu. De retour à Paris, il annonce qu’il a décidé de demeurer à son poste, et ordonne la dissolution de l’Assemblée nationale. Le 30 mai, une immense manifestation de soutien au président de la République rassemble entre 200 000 et 500 000 personnes à Paris. Début juin, le travail reprend peu à peu. Les élections législatives des 23 et 30 juin voient la droite arriver largement en tête, puisque la majorité présidentielle remporte 394 sièges sur 485. Le général de Gaulle peut rester au pouvoir. C’est la fin de Mai 68 !

22 mars 1968  :  début du mouvement estudiantin
3 mai 1968  :  début de l’occupation de la Sorbonne
13 mai 1968   :  début d’une grève générale
27 mai 1968   :  signature des accords de Grenelle
30 mai 1968   :  dissolution de l’Assemblée nationale