Île de France

Île de France

Atelier de gravure : Monnaie de Paris

La construction de ce paquebot est décidée afin de moderniser la flotte de la Compagnie Générale maritime. “’Île de France”, qui fait partie des navires postaux destinés au transport de passagers et de courrier, est mis sur cale en octobre 1924 et est lancé en mars 1926 dans les chantiers de Saint-Nazaire – Penhoët.

“Ile de France” entame son voyage inaugural, Le Havre – New York le 22 juin 1927. Il effectuera la traversée de l’Atlantique en 6 jours. Il devient le plus beau paquebot de l’Atlantique et le plus gros navire français. Sa décoration intérieure offre la première grande expression de “l’Art déco”, particulièrement novatrice pour l’époque.

Pour son luxe, on le surnomma “La rue de la Paix de l’Atlantique”.
Navire postal oblige, en 1928, une catapulte est installée à l’arrière du navire afin de lancer un hydravion à 500 miles des côtes et de faire ainsi gagner une journée aux sacs de courrier qu’il transporte. À son bord règne une atmosphère d’insouciance, propre aux “années folles” de l’entre-deux guerres. En 1939, “Île de France” est désarmé à New York, aux côtés du “Normandie”, où il demeurera jusqu’en mars 1940. En mai 1940 il rejoint Marseille où il est transformé pour le transport de troupes. En juillet, il est saisi par les Britanniques et à nouveau modifié pour augmenter encore sa capacité d’accueil : près de 10 000 hommes. Jusqu’en 1945, “Île de France” sillonne toutes les mers du globe. Rendu en février 1946 à la compagnie Transatlantique, il est complètement remis en état et modernisé aux chantiers de Saint- Nazaire. À sa remise en service en juillet 1949, il arbore deux nouvelles cheminées profilées et, sur la coque, une découpe de peinture plus dynamique.

Pendant les années d’après-guerre, son succès est accentué par les nombreux sauvetages de navires auxquels il participe, ce qui lui vaudra le surnom de “Saint-Bernard de l’Atlantique”. “Île de France” est probablement le seul paquebot transatlantique à avoir connu trois arrivées triomphales officielles à New York : la première, lors de son voyage inaugural en 1927, la deuxième à sa remise en service en 1949 et la troisième lors du sauvetage des 753 rescapés de “L’Andrea-Doria” en 1956.

Mais en cette année 1956 est commandé par la Compagnie Générale Transatlantique le paquebot “France” qui, par sa modernité, pointe du doigt l’âge de “Île de France” et le glas de sa carrière. Il effectue son dernier voyage le 1er novembre 1958 avant d’être désarmé.

“Île de France” sera alors vendu par la Compagnie Transatlantique à Yamamoto & CO d’Osaka, le 11 décembre 1958, et c’est le 26 février 1959 qu’il quitte le port du Havre pour la dernière fois sous le nom de “Faranzu Maru” pour Osaka où il arrivera le 9 avril 1959 afin d’être démoli.

Star oblige, ultime “effet de scène” ce paquebot, avant de disparaître sous les chalumeaux des démolisseurs, servira de cadre à un film catastrophe hollywoodien : “The last voyage”.

le saviez-vous ?
Des cuisines dignes des plus grands palaces...
La gastronomie à bord des grands paquebots est une image de marque essentielle aux yeux des compagnies françaises. Les cuisines et laboratoires comptent souvent des effectifs considérables et de grande qualité. Une brigade de cuisine à bord, peut compter jusqu’à 200 employés, sous les ordres d’un chef auquel sont également adjoints nombre de chefs rôtisseurs, sauciers, frituriers, etc., dirigeant eux-mêmes une armée de mitrons et de commis. Les provisions de nourriture et de boisson embarquées étaient à l’aune de ces “géants” des mers. Quelques chiffres : 34 tonnes de viande fraîche, 11 tonnes de volailles et gibiers, 5 tonnes de poissons frais, 40 000 oeufs, 7 000 litres de lait, 2,7 tonnes de beurre, 40 tonnes de pommes de terre, etc. Quant aux vins, pour la plupart des grands crus, 1 500 bouteilles et même… 8 000 cigares !